F R O N T D E L I B R A T I O N D E L A M O T T E C T I R E

Salut mon petit Maout, salut mon petit Chinchard,

Alors aujourd’hui on va pas te mentir, on en a gros.

Figure-toi que l’ennemi a dû observer notre petite routine parce qu’il a su profiter d’un faille dans notre surveillance sans relâche par le camarade Kim, celui-là même dont on te parlait dans notre premier article.

 

On lui a dit 100 fois d’y aller mollo avec les tartines de pâté le midi, de ne pas en manger plus de 10 et surtout que le beurre entre le pain et la couche d’un centimètre de pâté, vraiment, c’était pas obligé, il en a rien à foutre ce gros goinfre (il nous a répondu « tu vas quand même pas empêcher un breton de manger du beurre ? » avec les larmes aux yeux). Du coup après un gueuleton à se faire péter la caisse à ragoût, la digestion est lourde, et il a fait une sieste. Petite. 2 heures.

Eh ben tu le croiras ou pas mais c’est là que ce fourbe de ravageur en a profité pour aller étreper sauvagement.

 

Quand Kim s’est réveillé de son petit roupillon avec un gros filet de bave séché et la marque de la crosse de son Barrett M82 imprimé sur la joue, c’était trop tard, le ravageur avait échappé au courroux de notre Cerbère grassouillet.

Bon, on nous la refera plus, on obligera Kim à manger des cornichons avec son pâté ça fera au moins quelques légumes, il devrait digérer un peu mieux.

Du coup aujourd’hui on avait prévu d’attaquer un sujet technique donc on va s’y tenir, mets tes binocles et prends ton air intelligent, j’ai nommé : le séchage des mottes.

Alors comme expliqué rapidos précédemment, avant les mottes étaient laissées à sécher sur le lieu de prélèvement. Le mot technique c’est étrepage. Comme mot c’est pas facile à placer dans un dîner mais si tu y arrives chapeau, ta crédibilité est assuré jusqu’au dijo.

Donc, après avoir étrepé les mottes, elles étaient laissées à sécher sur place et à l’envers pour permettre aux graines de retomber, et ainsi ré-ensemencer naturellement le sol et favoriser une repousse plus rapide.

Vu le climat à Ouessant, forcément il fallait attendre un certain temps, mais il n’y avait pas le choix (là c’est marrant, si tu ajoutes « et puis c’était la tradition », soudain le ravageur se met à regarder ailleurs en sifflotant. C’est marrant comme il ne choisit que ce qui l’arrange dans la tradition ce vieux pruneau desséché).

Du coup de nos jours, le ravageur malin a trouvé une solution vachement plus efficace : la centrale EDF !

 

Eh oui, comme notre centrale tourne au fioul, les générateurs chauffent, et rien de plus efficace que l’air de refroidissement des moteurs pour sécher ça en quelques jours.

Quoi c’est juste au pied de la cheminée qui crache les gaz d’échappement (tu noteras au passage la jolie couleur bien noire du haut de la cheminée) ? Comment ça c’est peut-être pas une bonne idée de laisser tout ce combustible juste à côté d’une installation qui tourne au carburant inflammable ? Hein c’est pas censé être un peu sécurisé un accès à une installation énergétique essentielle ? Naaaan, là tu vas vraiment chercher la petite bête mon petit mottiste, on voit vraiment pas où est le souci.

Du coup on a proposé à EDF une petite rectification du panneau d’identification de la centrale.

Pour l’instant on a ça :

 

On a proposé ça, on attend la réponse mais on pense qu’ils vont accepter sans souci, ils ont pas l’air tatillons vu que n’importe qui peut rentrer là-dedans :

 

Bon, ça suffit pour aujourd’hui, on te félicite d’avoir tout lu jusqu’au bout, t’as quelques jours pour digérer tout ça et ensuite on t’expliquera comment tu te manges un belle courgette dans le fondement quand tu penses manger un vrai ragoût dans les mottes au restau.

Bisou.