Salut mon petit Maout, salut mon petit Chinchard,
Là t’as plus d’excuses, si t’as lu attentivement les 3 billets précédents, tu commences à en savoir un peu plus sur ce fameux plat et sur les mottes qui servent à le préparer, on peut donc quitter un peu la théorie pour passer au cas pratique.
Donc, cas pratique n°1 : en vrai, il se passe quoi quand je vais manger un ragoût dans les mottes au resto, et il y a quoi dans la gamelle ? De l’agneau d’Ouessant et des légumes bio cultivés par notre maraîcher ? Ta candeur est vraiment touchante mon petit mottiste, mais on va devoir être plus réalistes que ça et briser un peu tes illusions. Fais gaffe : si t’as mal vécu ce jour de récré en CE1 où cet enfoiré de Yffic Nedelec t’as révélé qu’en fait le père Noël c’était les parents, et que le mec avec une barbe blanche le jour de la photo de classe au mois de décembre en fait c’était Denis avec un déguisement, tu vas pas aimer la suite.
En l’absence abattoir sur l’île et d’éleveur professionnel (à part notre éleveuse mais là je peux te garantir que si ses agneaux finissent dans des ragoûts, c’est des ragoûts bien faits par Papi ou Mamie, et c’est normal pour des agneaux bien élevés), rends-toi à l’évidence, c’est pas possib’.
Du coup, comme n’importe où ailleurs tu as mangé de l’agneau congelé de Nouvelle-Zélande et des légumes de chez Metro. C’est moins cher, mais tu notes que ça fait pas baisser le prix de la gamelle à la fin.
Comme on te l’écrivais il y a pas plus tard que pas longtemps avant, au Mont St Mich’ on a inventé l’omelette de la mère Poulard pour piquer du fric au touriste, nous c’est le ragoût dans les mottes pseudo-traditionnel.
Bon, au moment où tu lis ça c’est trop tard tu l’as déjà mangé, mais c’est pas la peine d’aller te foutre les doigts dans la gorge pour te taquiner la glotte jusqu’à tout rendre. Tu te rassures en te disant que c’était pas mauvais, mais attends d’en manger un vrai le jour où tu seras invité chez Mamie, tu verras la différence. Et quant au « fameux petit goût de fumé », que tout le monde fait semblant d’avoir goûté mais faut se l’avouer personne l’a jamais vraiment senti, c’était surtout le goût du cancer (rappelle-toi, le séchage au pied de la cheminée de la centrale qui crache les vapeurs de fioul), et du saccage du littoral.
Bref, la prochaine fois, sauve une motte, va plutôt t’acheter des pâtes chez Jean-Clott’ !
Au fait, tu te souviens de la dernière fois où le ravageur a profité de la sieste de Kim pour aller étreper en bord de mer ? Eh ben Kim était pas content du tout, on l’a retrouvé le doigt sur le gros bouton rouge, et on a dû s’y mettre à plusieurs pour l’empêcher de tout faire péter.
Fâché, il a traversé de Keller à Porz Kinzi en pédalo, et il en est revenu sans vouloir nous dire ce qu’il avait fait. On n’a pas mis longtemps à le savoir, un sympathisant du FLMC qui passait par là nous a fait parvenir cette photo via le mail flmc29242@yahoo.fr :
On a trouvé ça plutôt gentil, et Kim en tout cas il était fier de lui :
Voilà pour aujourd’hui, on espère que ce billet t’aideras à mieux choisir ton restau (ou au moins ton plat) pour la prochaine fois !
키스 *
*Bisou de Kim.