Salut mon petit maout, salut mon petit chinchard,
Et voilà, il a suffit d’un simple titre accrocheur pour que tu cliques. Tu es trop influençable, ça aurait pu être une technique pour te vendre un élargissement du pénis, une greffe de cheveux en Turquie ou un ragoût dans les mottes à la Duch mais tu as eu de la chance on n’a rien à vendre au FLMC si ce n’est du rêve, de l’amour et la promesse d’une répression féroce si tu touches aux mottes CÔTIÈRES. Tu notes, on a encore écrit CÔTIÈRES en majuscules pour que tu comprennes bien que le problème c’est pas le ragoût dans les mottes, c’est l’endroit où elles sont prélevées. Et puis la quantité aussi, il faut bien l’avouer.
En parlant de répression on a reçu 2 soutiens de poids qui devraient être dissuasifs pour le ravageur : déjà celui de la légende de la boxe Jake LaMotta aka The Raging Bull. Quoi il est mort ?! Ce que tu peux être naïf mon petit mottiste, il est juste allé se planquer sur la même île que James Dean, Kurt Cobain et Jean-Luc Roudaut (donc là t’as un indice : ça se situe du côté de Plouguerneau).
Bref, ayant eu vent qu’on s’attaquait aux mottes à Ouessant il l’a pris comme une agression personnelle. Il nous a laissé un message vocal WhatsApp avec un fort accent du Bronx (on te laisse imiter, faire l’accent du Bronx c’est pas raciste) : « Tou touches à les mottes, tou touches à LaMotta ! Je viens je te casse ton gueule ! ».
Donc toi le ravageur, tu es prévenu vieux pruneau desséché, gare à ta vilaine bobine si tu vas étreper sur la côte.
Le deuxième message venait de la commune de Lamotte-Beuvron, mais tout de suite c’était moins impressionnant alors on ne vas pas s’étendre là-dessus (on disait que Jake LaMotta allait mettre des grandes tartes aux ravageurs, ils n’ont pas bien compris de quoi on parlait).
On parle même pas de celui de La Grande Motte, on les a poliment remerciés de leur soutien mais quand t’as bétonné tout ton littoral pour l’industrie touristique, nous envoyer un message de soutien c’est un peu comme si l’état français se posait en défenseur des minorités ethniques en Amérique latine après avoir tout fait pendant des décennies pour faire disparaître la langue bretonne.
Bon, t’as tout lu jusqu’ici mais rapport au titre accrocheur, tu sais toujours pas ce qu’il s’est passé !
Eh ben ça :
Pour toi c’est peut-être pas grand-chose mais nous ça nous a mis la larme à l’œil. Enfin, même la Mairie le dit clairement, prélever les mottes ça ne peut pas se faire n’importe comment. Quand on voit qu’il y a encore une dizaine d’années le maire lui-même légitimait la pratique (cf article « Le tuto mottes : comment mal faire les choses), là c’est un vrai changement. Et puis à moins d’un an des prochaines élections municipales on salue le courage de s’attaquer au sujet qui fera sans doute perdre les voix des ravageurs… ah non il ne votaient déjà pas pour l’équipe municipale en fait, donc tout va bien.
Bref, bisou les élus et le PNRA signataire de cette jolie affiche qui on l’espère va faire date, on l’a imprimée et affichée au mur du club house de notre QG, à côté du faire-part de naissance de Kim et du poster de la 1ère édition du MLF de Locmaria-Plouzané en 95 (on parle du Moules-Lard-Frites si t’as pas la réf comme disent les jeunes).
Chapeau.
Big up.
Respect.
P.S. : Alors oui on était censés parler des mauvaises raisons de prélever les mottes sur la côte comme un phacochère, je suis sûr que tu nous excuseras ce petit contretemps, mais t’éloigne pas trop ça arrive.